Présentation
Le mythe de Faust, dans ses interprétations populaires et dans la pièce du XVIe siècle de Christopher Marlowe, est à l’origine de ce spectacle créé en juin 1994 au Théâtre de la Balsamine. La chorégraphie s’éloigne résolument de la dramaturgie que Thierry Smits trouve parfois contraignante.
Avec L’Âme au Diable il va donner libre cours à son désir de danse et d’expression plus littérale des pulsions homosexuelles que la relation entre Faust et Méphistophélès permet idéalement. Dans cette perspective, il continue cependant à puiser dans le vocabulaire des techniques classiques, modernes, contemporaines, ethniques et folkloriques qu’il mélange volontairement, presque cyniquement, en faisant fi des conventions tant formelles que morales. La virtuosité des danseurs autorise qu’il mène librement son exploration et la pousse à l’extrême dans des scènes dont la portée érotique a pu parfois être perçue comme troublante, si ce n’est provocante. Les trois parties qui structurent la performance sont conformes au développement du mythe et évoquent le pacte conclu entre Faust et Méphistophélès, les sept péchés capitaux dans lesquels ils se vautrent avec jouissance et l’enfer auquel ils sont tous deux voués. Les interprètes, quasiment interchangeables dans leur quête du plaisir marquée du sceau de la mort, sont engloutis dans une prestation épuisante, « longue agonie trépidante1 » qui les laisse éreintés, plaqués au sol dans leur sueur.À bien des titres, le spectacle est un manifeste de la sensibilité camp caractéristique de beaucoup d’œuvres créées par des artistes homosexuels, mêlant esthétique artificielle, théâtralité exacerbée, ironie noire et humour frivole.
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