Il choisit huit danseurs pour tenter de reproduire à travers eux la volupté, l’amitié et la connivence qu’il a rencontrées dans les milieux masculins de ces contrées inondées de soleil dont il garde un souvenir émerveillé et ému. Il livre une vision, à la fois sensuelle, réjouissante et très personnelle, qui ne s’embarrasse pas de clichés arabisants mais suggère la vitalité, le tumulte et la trépidation des mondes urbains contemporains. Dans cette perspective, les musiques à connotation orientale transpercées de bruitages électroniques traduisent l’effervescence des villes.

Le chorégraphe a ramené d’Egypte des éléments qui structurent la scénographie et ponctuent les trois temps de ce spectacle rayonnant : grands éventails de plumes pour la première scène qui évoque, dans une atmosphère de pénombre et de lenteur, les hammams, la volupté, les caresses, les massages et la flabellation ; des ballots de coton brut éparpillé sur le plateau pour former une mer ondulante, chaude et soyeuse qui renvoie au sable du désert pour la deuxième partie et enfin un vaste calicot recouvert d’inscriptions rappelant la calligraphie pour clôturer la représentation par une performance tourbillonnante et festive d’une grande virtuosité.