Présentation
Bien qu’elle ait été créée en premier lieu, ICE est théoriquement la dernière partie de V.-Nightmares, pièce en quatre temps d’évocation des saisons sur les concertos de Vivaldi.
Quand le polyptyque est présenté dans son intégralité, c’est le printemps qui s’annonce d’abord avec Fluid Mechanics et l’effervescence de la nature et des corps, suivi de Tan, la brûlure de l’été, puis de Moss&Mold, la décomposition de l’automne et ICE vient clôturer le parcours avec la morsure mortelle et l’agonie de l’hiver.
Pour cette importante production, Thierry Smits plonge délibérément dans l’univers des performances-installations multimédia et intensifie sur scène l’usage d’écrans, de projections, de lumières, de sons et d’accessoires aussi divers qu’inattendus mais qui tous viennent ponctuer une certaine idée des saisons dans leur potentiel métaphorique avec la vie humaine qui naît, s’épanouit, s’étiole et meurt.
ICE nous transporte donc dans le monde froid, silencieux et pénible de l’hiver qui présage la mort. Les corps des interprètes entrent dans une forme d’inertie que traduisent tant le blanc de la neige que le noir qui préfigure l’engloutissement ultime, le black-out. La glace qui emprisonne et fige les pulsions de vie illustre la rigidité des muscles et donne lieu à une préfiguration d’embaumement. Cependant le moment le plus dramatiquement intense de la pièce donne à voir l’agonie exprimée dans la performance de la danseuse tout de blanc vêtue qui voit ses mouvements désespérés à chaque fois interrompus et son corps progressivement maculé par les autres artistes dont les mains recouvertes d’un goudron épais, collant et noir l’agressent et l’anéantissent.
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