« Dire le monde d’aujourd’hui et ses violences se répercutant sur les générations actuelles et à venir. Faire renaître les sorcières dans le processus de guérison, de résistance, de solidarité, de réplique, de choc et d’apaisement face à la brutalité de ce monde. »
Zora Snake invite un groupe de femmes à performer à ses côtés : une rencontre en atelier qui s’inscrit dans la recherche du chorégraphe et performeur sur la puissance des corps féminins dans l’espace public. Dans les cosmogonies des peuples Bamilékés à l’ouest du Cameroun, le corps féminin symbolise l’énergie infinie fondamentalement liée à toute espèce. La femme au sens large y est le socle de liaison entre le visible et l’invisible, le noyau d’un monde qui relie les forces cosmiques de l’univers aux huit milliards de voisins.
Zora Snake (CM)
Le performeur s’inspire de la puissance des grand-mères dans son village natal, ou il a grandi auprès de sa mère, pour investir la rue, l’urbanisme comme espace carrefour des brassages des vivants. La mue pour lui est un rite pour serpenter dans les idéologies mortifères de notre temps et dire le politique, entrelacer les liens qui nous unissent, transformer l’espace par le geste performatif qui révèle. Les corps y sont mis en situation, peints en rouge, armés de fleurs, sifflets, gants de boxe, dans une action artistique transgressive et une perspective commune aux luttes politiques des résistances d’aujourd’hui.
Il s’agit aussi dans cette performance de faire résonner avec l’imaginaire du corps féminin, le récit de la mère du chorégraphe, qui dit lui-même que « c’est sa maman qui donne atelier et non lui ». Quelques mots comme autant de manifestes, le geste, le corps en mouvement, en partant des expériences de vie des participantes, dans ce monde en ébullition et éblouissant, pour « faire poing commun ».
Zora Snake (il, lui), chorégraphe, performeur et concepteur artistique, est né au Cameroun. Danseur hip-hop à la base, il fonde sa compagnie en 2013, et en 2017 le festival international MODAPERF – pour Mouvements, DAnses et PERFormances. En 2021, dans le sillage du festival, il crée l’Espace-Labo, lieu de croisements et de partages artistiques. L’engagement constitue le matériau premier de ses pièces (Au-delà de l’humain, Je suis, Transfrontalier, Le Départ, Les Séquelles de la Colonisation, Les masques tombent…) et un sujet de réflexion permanent. L’artiste participe aussi à des colloques et des séminaires, anime des workshops, et continue de développer son vocabulaire. Il sera en résidence pour sa nouvelle création chorégraphique « Combat des lianes » en 2025-2026 au Théâtre national.
Infos
DATE |
CONTENU |
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2025/04/191100 |
19.04.2025 11:00 Dans l'espace public, Saint-Josse-ten-Noode |
Dans l’espace public, accès libre.
Départ de Amazone, arrivée Place Saint-Josse.
Workshops & performance | Inscriptions
Du même artiste dans le festival: Le Départ (17.04)
En coproduction avec Charleroi danse. En collaboration avec Amazone, Wiegwijs, Femma et la Maison des femmes de Schaerbeek.
Dans le cadre de « Les artistes Modaperf/Cameroun au festival Trouble/Bruxelles ».
Remerciements à la Commune de Saint-Josse-ten-Noode.