Présentation
Profondément ludique et libératoire, WaW explore avec les onze danseurs d’Anima Ardens, ce que cela pourrait signifier pour des hommes fiers de leur masculinité de s’aventurer à la découverte de la part de féminin en eux.
Qui mieux que des joueurs de football déchaînés, batailleurs et passablement grossiers dans le vestiaire après un match victorieux, pourrait mieux donner la mesure d’un environnement chargé de testostérone ? La réponse est d’emblée narquoise et évidente ; c’est donc avec l’ambiance du foot et au vestiaire que l’on commence cette recherche auprès d’individus, a priori et de manière stéréotypée, peu enclins à laisser transparaître la moindre émotion ou le moindre geste qui pourrait être associés à la féminité. Ils chantent avec des voix tonitruantes et graves, ils dansent des séquences brèves, basiques et bien rythmées, ils se déshabillent et c’est là avec les corps qui se dénudent qu’ils commencent à parodier ce que pourrait être la pudeur, la camaraderie ou la connivence de l’autre sexe. Ils en jouent d’abord, les ridiculisent, puis les éprouvent, pour enfin s’y vautrer et s’y perdre… avec allégresse.
Aujourd’hui de nombreux chercheurs se consacrent aux études de genre (gender) pour décrypter ce que certains voient comme un phénomène contemporain (mais est-ce le cas effectivement ?), à savoir l’apparition des identités troubles, les glissements du féminin au masculin ou inversement, les changements de sexe et autres introspections liées au genre. C’est dans cet esprit que la pièce entreprend de nous transporter auprès d’artistes, masculins de manière caricaturale, qui interrogent ce qui pourrait être intéressant dans la reconnaissance de l’autre en soi. L’humour est présent en permanence ainsi qu’un dynamisme et une vitalité exacerbées, mais la tendresse et le véritable intérêt pour ce qu’est un corps de femme se manifestent rapidement par le jeu des mouvements et des attitudes, par l’essayage de vêtements ou l’application de maquillage. Jusqu’à la finale transformée en grand sabbat de sorcières qui évoque sans détours les persécutions dont les femmes ont été victimes afin de mieux les subjuguer.